Zoom métier : Marie Lucas | Référente pédagogique Ressource

 

Rencontre avec Marie Lucas qui occupe le poste de référente pédagogique ressource au sein du SERMO et des SESSAD et PCPE à La Fleuriaye de Carquefou mais également au sein du SESSAD et PCPE Les Tilleuls à Nort-sur-Erdre, depuis 2 ans. Poste soutenu par l’association et les équipes, c’est une véritable ressource au profit de la transition inclusive. Apportant un soutien indispensable auprès des enseignants du milieu ordinaire, elle nous en dit davantage sur son rôle et ses missions au quotidien.

 

 

Quel est votre parcours professionnel ?
Je travaille dans l’enseignement depuis une vingtaine d’années. J’ai d’abord exercé pendant 6 ans dans l’enseignement ordinaire avant de me diriger vers l’enseignement spécialisé qui m’a rapidement attiré, portée par le désir d’adapter les apprentissages en étant au plus près des besoins des élèves. J’ai alors travaillé à l’IME Alexis Ricordeau pendant 4 ans. La première année, j’ai réalisé en parallèle le CAPA-SH (Certificat d’Aptitude Professionnelle pour les Aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en Situation de Handicap). Après une expérience de 3 ans au sein d’un dispositif ULIS école, j’ai souhaité retourner dans le médico-social. C’est ainsi que je suis revenue au sein de l’association Œuvres de Pen-bron sur les antennes de La Fleuriaye et Les Tilleuls, à mi-temps IME et mi-temps SESSAD. J’ai validé en parallèle un Diplôme Universitaire en Neurosciences afin d’acquérir de nouvelles compétences et d’approfondir certaines connaissances.
Suite à la suppression imposée des postes d’enseignants spécialisés au sein des SESSAD, l’association a souhaité maintenir un poste à visée pédagogique. Si l’accompagnement direct auprès des jeunes semblait difficile à poursuivre, il a été pensé un poste ressource s’étendant à tout l’ambulatoire.

En quoi consiste le métier d’enseignant ressource ? Quelles sont vos missions ?
Mes missions se tournent essentiellement autour du soutien auprès des établissements scolaires et des équipes pédagogiques (enseignants, AESH), qui accompagnent des élèves en situation de handicap afin de favoriser au maximum l’inclusion scolaire.
Les enseignants en milieu ordinaire ressentent souvent le besoin d’être écoutés et rassurés dans leurs pratiques. Les temps d’observation, généralement positionnés dès l’accueil du matin sur un quart de journée, permettent de proposer un double regard, (enseignant & référent pédagogique ressource) sur des pistes d’apprentissage et des outils/aménagements adaptés. Mon travail consiste avant tout à orienter les enseignants vers leurs propres ressources et de les soutenir par des propositions en s’appuyant sur les besoins de l’élève. Des adaptations dans le fonctionnement et les apprentissages sont alors proposés et accompagnés dans leur mise en place en classe.
Une partie du travail se situe également autour de l’importance de la coopération avec différents partenaires : enseignants référents, DDEC (Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique), inspecteurs, intervenants extérieurs, etc.

Quand intervenez-vous, et comment cela fonctionne ?
Si les missions restent les mêmes, les démarches varient en fonction des services (SERMO, SESSAD ou PCPE).
Au SESSAD, ce sont des élèves que nous accompagnons sur du long terme. Soit on repère un éventuel besoin, et on vient solliciter alors une rencontre à l’enseignant où l’on va proposer l’appui du référent pédagogique ressource. Soit l’enseignant me sollicite par le biais de mes collègues.
Au sein du PCPE, nous allons au-devant des familles pour proposer nos services. Si les parents repèrent qu’il y aurait besoin d’un rapprochement auprès de l’école, une première rencontre est organisée, souvent avec les éducateurs. On propose alors de venir observer et soutenir.
Quant au SERMO, lorsque la demande d’appui vient des familles, la démarche est la même que pour le PCPE. Et lorsque ce sont les écoles qui nous sollicitent, mon intervention dépendra également des besoins repérés, mais directement par l’école. Les parents doivent évidemment être d’accord pour que nous puissions intervenir. Je peux être ressource sur des besoins d’outils variés (activités pédagogiques, passation des consignes, structuration du temps, emploi du temps imagé, etc.). Nous faisons parfois des observations à deux (avec les éducatrices mais parfois aussi avec la psychologue), pour avoir un double regard et pour mieux cibler les besoins. Ensuite, nous nous mettons d’accord sur les outils que nous allons proposer. L’accompagnement peut se faire uniquement sous forme de temps d’échange mais est souvent appuyé par des observations en classe.

Quel bilan pouvez-vous faire de ce métier émergent ?
Le retour des établissements est positif. Sur l’année scolaire 2022-2023, j’ai accompagné plus d’une trentaine d’écoles. Il y a beaucoup de demandes de la part des enseignants car ils se trouvent parfois en difficulté et/ou en souffrance. Si dans un 1er élan ils peuvent parfois appréhender d’être observés, voire craindre d’être jugés, cela ne dure pas et sont généralement ravis d’échanger sur leurs pratiques.

Le mot de la fin
Le métier de référent pédagogique ressource existe déjà au niveau du département pour les jeunes atteints de TSA (Troubles du Spectre Autistique), ou encore dans l’enseignement catholique. Mais au sein d’une institution médico-sociale comme la nôtre, je crois que c’est le seul poste qui existe pour le moment. La transition inclusive est au cœur des préoccupations de l’association et ce poste est en parfaite adéquation avec ses nouvelles missions. C’est la raison pour laquelle le poste a été reconduit pour l’année 2023.

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